Knowledge is a deadly friend when no one sets the rules. The fate of all mankind I see is in the hands of fools. King Crimson - Epitaph (1969)

Propositions démocratiques pour 2012

Écrit par Paul Renard. Publié dans Humeurs du moment

On refait souvent le monde avec un peu de Saint-Raphaël ou de single malt… C'est pas bon pour la santé mais ça fait du bien. Alors, hier, avec l'ami Max, corniste de son état, nous avons parlé de démocratie…

Comme tout spécialiste des langues anciennes le sait, démocratie signifie : le pouvoir du peuple. Les Grecs l'ont inventée (quoique à l'époque, les femmes et les esclaves en étaient exclus…), et notre monde moderne l'applique. Ou du moins essaie !

La démocratie signifie de nos jours qu'un homme ou un groupe d'hommes, au niveau local, régional ou national soit élu au suffrage universel, avec une majorité d'au moins 50 et quelques pour cents contre son concurrent. Ce qui signifie en clair que si 100 % des électeurs votent, 50,01 % de la population va décider du sort des 49,99 % qui restent. C'est pas génial, mais il est vrai que cela vaut mieux qu'une dictature.

Seulement voilà : il y a l'abstentionnisme. En considérant que celui-ci ne fait qu'augmenter ces dernières années, on peut donc faire un calcul simple. Exemple digne d'un cours de CP : 40 % d'abstention, et un élu à 51 %. Cela veut dire que seulement 60 % des gens ont voté, et que l'élu l'a été au final par à peine 30 % de la population. On l'a vu, la démocratie, c'est déjà pas génial, alors quand un président est élu par seulement 30 % de la population, cela devient carrément idiot. Les solutions ?

1 – Rendre le vote obligatoire, assorti d'une forte amende en cas d'abstentionnisme non justifié.

2 – Prendre en compte les bulletins "blancs" (après tout pourquoi choisir un candidat qui ne plaît pas ?). De sorte que si les votes "blancs" l'emportent, personne n'est élu et on recommence.

3 – Une vraie proportionnelle. Aujourd'hui, les partis nauséabonds font des scores étonnants. Pourquoi ? Parce que les électeurs de ces idées d'un autre âge sont fortement motivés et vont voter (confer ce qui s'est passé en 2002…), alors que les autres vont à la pêche en attendant le second tour. Avec un vote obligatoire, nul doute que "l'affront national" verrait ses résultats chuter et que l'on serait débarrassés de ces idées pourries.

4 – Obliger les élus à assurer leur rôle. Lorsqu'on voit les bancs de l'Assemblée Nationale ou du Parlement Européen vides, alors que ces élus touchent sur le compte des contribuables (qui sont de fait leurs employeurs) des salaires de 8 ou 9000 €, on se dit qu'il serait temps que ceux qui veulent jouer un rôle pour leur pays assurent leur travail à temps plein, sinon, c'est le licenciement pour faute grave ! Pas seulement venir pour voter (au Parlement Européen, les élus doivent être présents au vote sous peine de sanctions financières), mais surtout pour participer aux débats.

5 – Assurer néanmoins le retour à la vie civile des élus après leur mandat, ce qui éviterait de ne voir que des "nantis" sur les bancs. Non sous forme d'une retraite à vie, mais sous forme d'une sorte d'allocation chômage.

6 – Limiter vraiment le cumul des mandats, à deux maximum, afin que l'élu puisse assurer ses fonctions à temps plein.

7 – Définir un âge de retraite, ou un nombre maximal de mandats identiques, afin que des "patriarches" ne s'accrochent pas à leurs postes indéfiniment. Il ne s'agit pas là de "jeunisme" : il est vrai que l'âge procure l'expérience et la sagesse, mais il signifie aussi la sclérose des institutions. Un peu de sang frais fait aussi du bien !