Knowledge is a deadly friend when no one sets the rules. The fate of all mankind I see is in the hands of fools. King Crimson - Epitaph (1969)

Une bonne bactérie...

Écrit par Paul Renard. Publié dans Humeurs du moment

... est une bactérie morte !

Voilà en résumé la conclusion que l'on peut tirer de toutes les réclames absurdes qui inondent les écrans publicitaires de nos téléviseurs. On oublie ainsi de dire que, sans les bactéries, la vie n'existerait tout simplement pas sur cette planète !Ce ne serait pas trop grave si lesdites réclames n'en rajoutaient pas. Prenons deux exemples : dans le premier, une mère de famille, convaincue de la nocivité de ces bactéries nettoie la table à manger avec un produit dont je ne citerai pas la marque, avant de convier sa famille après avoir servi le repas à même la table ! Certes, il n'y a plus aucune bactérie vivante sur cette table, mais, par contre, on y trouve désormais nombre de produits chimiques, dont certains sont éminemment toxiques pour la santé humaine. En me référant à la page Wikipédia du produit en question, ces lingettes contiennent du chlorure de benzalkonium, dont la toxicité est bien connue : le chlorure de benzalkonium est hautement toxique pour les poissons (CL50 = 280 μg ai/L), très toxique pour les invertébrés aquatiques (CL50 = 5,9 μg ai/L), modérément toxique pour les oiseaux (DL50 = 136 mg par kg de poids corporel), et légèrement toxique pour les mammifères (DL50 = 430 mg/kg pc). La famille de cette ménagère modèle va donc ingérer, si l'on suit le scénario de cette réclame absurde, un produit chimique avéré nocif pour la santé !

 

Deuxième exemple : une autre réclame présente des blocs WC sans emballage extérieur, arguant qu'ainsi les bactéries n'ont nul endroit pour se cacher. Or ces produits détruisent toute les bactéries ! Donc, avec ou sans "contenant", cela ne change strictement rien !

En dehors de la toxicité avérée de tous ces produits censés nous garantir un monde où l'être humain s'arroge le droit de décider de l'évolution de la vie, il convient aussi de s'interroger sur la toxicité mentale que des millions de "cerveaux disponibles" ingèrent passivement à longueur d'année.