Knowledge is a deadly friend when no one sets the rules. The fate of all mankind I see is in the hands of fools. King Crimson - Epitaph (1969)

Bon voyage, monsieur Armstrong !

Écrit par Paul Renard. Publié dans Humeurs du moment

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20 juillet 1969. à cette date, j'avais encore 13 ans pour quelques semaines. Dans la cuisine chez mes parents, avec ma mère, nous avons passé la nuit à visionner les images floues d'un engin se posant sur le sol d'un monde étranger à la Terre.

Je m'en souviens comme si c'était hier, d'autant que, contrairement à son – excellente – habitude de l'époque, la télévision française émettait en continu pour l'événement et que, après le direct en Mondovision, l'ORTF en a rediffusé l'intégralité. Je crois que j'ai dû me coucher ce jour-là vers 10 heures le matin. Je me souviens des émissions spéciales, présentées par François de Closets qui était encore journaliste en ce temps-là, qui me faisait rêver avec ses petites maquettes de Saturn V, de la capsule Apollo et bien entendu du fameux LEM, le module improbable qui s'est posé sur la Lune. Je me souviens comme si c'était hier du générique créé pour l'occasion, sur une musique de Patrick Henry, "Prologue", extrait de la "Messe pour le temps présent", écrite pour un ballet de Maurice Béjart. Après cela, tout le monde était persuadé que l'Univers était à notre portée, que l'avenir de l'Homme serait dans l'espace, qu'une nouvelle ère fantastique s'ouvrait pour les millénaires à venir, et dont Neil Armstrong, Buzz Aldrin, et Michael Collins étaient les pionniers. Armstrong rêvait de voir, avant sa mort, l'Homme poser le pied sur Mars. Il n'aura pas eu cette chance : les conflits d'intérêt, la politique, les restrictions budgétaires, auront eu raison de ce rêve fou et pourtant tellement beau.

Aujourd'hui, personne ne s'intéresse à cette épopée. Les films de Science-fiction nous ont tellement habitués à l'impossible… Et pourtant, il aura fallu un courage insensé à ces hommes pour réaliser cela à une époque où l'informatique était tout juste balbutiante, pour partir à l'aventure dans un vaisseau fragile où la moindre petite panne pouvait conduire à la catastrophe, partir sans savoir s'il serait possible de revenir sain et sauf, confier sa vie à des machines poussées aux extrêmes limites de leur résistance, alunir quasiment en aveugle en respectant les délais imposés par la faible quantité de carburant nécessaire pour redécoller…

Quand vous regardez la Lune, ayez donc une pensée pour Neil Armstrong, et au-delà, pour toutes celles et tous ceux qui, au fil de l'Histoire humaine, ont été là pour nous grandir et exalter ce que nous avons de meilleur en nous, et fuyez donc tous les autres qui nous maintiennent avec des boulets aux pieds !

Allez, pour finir, un petit hommage des Guignols de Canal +...